“Pourquoi lisons-nous ?” : Nouveau cycle de novembre 2019 à mai 2020

“Pourquoi lisons-nous” est une enquête sur la lecture comme expérience.

Cette enquête est menée à travers le recueil de témoignages de lecteur·trice·s ainsi qu’un cycle de rencontres-conversations animées par des universitaires, écrivain.e.s et artistes sur nos manières de lire et façons d’être. Ici, la hiérarchie traditionnelle entre l’auteur et ses lecteurs·trice·s se dissout et se rééquilibre. Chaque témoin, chaque lecteur·trice, chaque universitaire, artiste et écrivain·e est une co-enquêteur·trice dans cette communauté d’expériences.

Le cycle de rencontres Pourquoi lisons-nous est organisé par Christopher Gellert, étudiant-chercheur, en partenariat avec le Service commun de la documentation de l’Université de Paris, DUUU et la Fondation des Etats-Unis.

Entrée libre et gratuite pour toutes les rencontres !

Contact : Claire Tirefort : 01 57 27 66 57

Rencontres à venir :

  • “Lire, lier, délier”, Rencontre avec Marik Froidefond (enseignante à l’Université Paris Diderot et poète) et Martin Rueff (enseignant à l’université de Genève et poète)

Jeudi 19 mars, à 19h, à la Bibliothèque des Grands Moulins

Rencontre organisée dans le cadre du printemps des poètes autour de La Jonction de Martin Rueff.

C’est le Printemps des Poètes : est-ce que la poésie a (encore) quelque chose à nous dire ? À quel nous s’adresse-t-elle dans ses formes et ses phrasés singuliers ? Martin Rueff, dans son recueil La Jonction, mêle et recompose le plus disparate, joint et disjoint les tons, les langues et les niveaux de langue. Avec la participation d’étudiant.e.s en master “Poésie, arts, politique: fabriquer des possibles”. C’est le Printemps des Poètes : est-ce que la poésie a (encore) quelque chose à nous dire ? À quel nous s’adresse-t-elle dans ses formes et ses phrasés singuliers ? Martin Rueff, dans son recueil La Jonction, mêle et recompose le plus disparate, joint et disjoint les tons, les langues et les niveaux de langue.

Découvrez la présentation complète de cette rencontre

Avec la participation d’étudiant.e.s en master “Poésie, arts, politique: fabriquer des possibles”.

En partenariat avec la Mél (Maison des Ecrivains et de la Littérature)

  • “L’art d’assaisonner les textes”, Rencontre avec Sophie Rabau (autrice et enseignante en littérature à l’Université de Paris) et Laurent Calvié (enseignant de français et de langues anciennes à l’Université Aix-Marseille ;  et directeur de la collection “Philologie”)

Jeudi 23 avril 2020, à 19h, à la Bibliothèque des Grands Moulins

Que faire quand nous lisons un texte qui nous rebute, nous déplait, nous hérisse ?

Cesser de lire ? Fermer le livre ou éteindre l’écran ? Certes, mais on ne le peut pas toujours, au premier chef quand on doit lire ce texte dans le cadre d’un programme scolaire ou universitaire… Laurent Calvié, philologue et éditeur (Anacharsis), et Sophie Rabau, auteur.e de L’Art d’assaissonner les textes, nous proposeront une méthode mal connue et pourtant fort ancienne pour lire en désaccord : l’interpolation. On peut apporter des textes que l’on n’aime pas…

 

  • “Lire la migration”, Rencontre avec Clément Baloup (auteur de bande dessinée et illustrateur) et Marie Gibert-Flutre, enseignante à l’université de Paris

Jeudi 7 mai 2020, à 19h, à la Bibliothèque des Grands Moulins

Comment les récits personnels de migrations rencontrent-ils l’histoire coloniale franco-vietnamienne, au travers d’une bande dessinée ?

Avec “Quitter Saïgon”, et sa série “Mémoire de Viet Kieu”, Clément Baloup a mis en lumière l’histoire de la diaspora vietnamienne dont l’épisode terrible de boat people. Le pari : transformer des témoignages oraux, les archives et les destins oubliés en une oeuvre visuelle pour un large public

Découvrez le teaser en vidéo de cette rencontre : http://bit.ly/3bcUgwz

Rencontres passées :

  • “Lire les États-Unis”, Rencontre avec Fréderic Forte (poète)

Mardi 26 novembre 2019, à 19h, à la Fondation des États-Unis

On fantasme toujours le pays qu’on lit en traduction.

On sait bien que la traduction d’une langue vers une autre peut donner lieu à des malentendus et à des transformations traîtresses. Mais, quand on lit une littérature étrangère en traduction, cette (mauvaise) lecture ne suscite-t-elle pas aussi des équivoques sur les codes sociaux et culturels du pays, sur son paysage et le caractère de ses habitant·e·s ? Avec Frédéric Forte (poète, membre de l’Oulipo et traducteur occasionnel de poésie états-unienne) nous allons dialoguer autour des fantasmes qu’il a pu se faire au sujet de la société états-unienne à travers ses lectures (et des fantasmes qu’une telle lecture provoque en général).

Pour F. Forte la seule possibilité de vraiment comprendre la poésie américaine, c’est de la traduire. Ainsi, nous serons amenés à lire des écrivain.e.s nord-américain.e.s en français et en anglais, tout en discutant des problématiques de la traduction d’une culture étrangère – même quand on la connaît bien. Nous passerons ensuite à un atelier de traduction collective et une discussion ouverte sur les glissements entre la langue française et l’anglais américain et les correspondances entre ces deux mondes littéraires.

Découvrez l’enregistrement sonore de l’intervention : http://bit.ly/37CJg9O

 

  • Lire, collecter”, Rencontre avec Franck Leibovici (poète et artiste) et Abigail Lang (enseignante en études anglophones à l’Université de Paris et traductrice)

Mardi 28 janvier 2020, à 19h, à la Bibliothèque des Grands Moulins

Quelle est la frontière entre le réel et la poésie ?

En conversation avec le poète et artiste Franck Leibovici nous nous demanderons comment la poésie peut produire des outils d’enquête pour explorer des masses de données, témoignages ou archives.

Nous échangerons sur l’histoire de l’enquête littéraire en France et aux États-Unis et sur les liens entre ces deux traditions, de Charles Reznikoff à Emmanuel Hocquard. Et nous dialoguerons avec Franck Leibovici sur sa méthode, qui tente comprendre cette échelle de la masse (de documents, de données, d’images) au moyen de dispositifs poétiques. Plus particulièrement, nous réfléchirons à la mise en forme poétique de ces données au sein de son œuvre : tinder chats, sex-tape amateur, correspondance amoureuse à plusieurs mains… (de l’amour, Jean Boîte éditions, 2019), procès à la Cour Pénale Internationale (bogoro, Questions théoriques, 2016), discours sénatorial (filibuster, Jeu de paume, 2013), sites web militants et militaires (portraits chinois, Al Dante, 2007), rapport d’une commission sur un attentat terroriste (9+11, ubuweb, 2005), présentations powerpoint (quelques storyboards, ubuweb, 2003)…

Finalement, nous nous demanderons comment des dispositifs poétiques peuvent constituer une autre forme de savoir qui agisse directement dans des contextes sociaux et au sein des institutions. Avec Julien Seroussi, Franck Leibovici mène maintenant depuis plusieurs années à la Cour pénale internationale un travail pour évaluer comment des outils issus de la poésie, de l’art ou des sciences sociales permettent une autre saisie des éléments de preuve textuels et visuels, venant compléter les outils traditionnels des juristes.

La séance s’achèvera avec une lecture collective.

 

  • “Lire l’argent ?”, Rencontre avec Christophe Hanna (poète) et Pierre Zaoui (enseignant en philosophie à l’Université de Paris)

Jeudi 27 février 2020, à 19h, à la Bibliothèque des Grands Moulins

L’art vaut quoi ?

En économie, un marché de l’art (ou des livres) est souvent caractérisé comme une star economy: les tout premiers (en termes de vente) touchent énormément d’argent tandis la masse énorme des autres vivent généralement au-dessous du seuil de pauvreté; ou encore une pokemon economy: the winner takes all. D’un point de vue politique, il y a sans doute là de quoi pleurer et vomir, même si pleurer et vomir ne mènent pas loin politiquement. D’un point de vue moral, il n’y a rien à dire et toute nostalgie est interdite: ce n’est pas là un système plus immoral que l’économie de la rente et de l’héritage qui caractérise près de la moitié des nos plus grands artistes et écrivains du XIXème et du début du XXème siècle. Mais d’un point de vue artistique, cela oblige les artistes et les écrivains d’aujourd’hui à transformer, malgré qu’ils en aient souvent, leur atelier ou leur bureau en laboratoires de l’argent. C’est peut-être plus intéressant et en tout cas souvent plus drôle. C’est en tout cas la voie que nous aimerions un peu creuser ensemble.

Share