Un peu de ciel et de poésie #38

Frank O’Hara, Meditations in an Emergency.  To the Harbormaster

Découvrez ici la 38ème et dernière vidéo de la série :

« To the Harbormaster », dans Meditations in emergency, de Frank O'Hara, Ed. Grove Press, 1957
Lecture : Christopher Alexander Kostritsky Gellert
Réalisation : Karine Hulin
Production : Service Commun de la Documentation, Université de Paris, juin 2020

To the Harbormaster

I wanted to be sure to reach you;

though my ship was on the way it got caught

in some moorings. I am always tying up

and then deciding to depart. In storms and

at sunset, with the metallic coils of the tide

around my fathomless arms, I am unable

to understand the forms of my vanity

or I am hard alee with my Polish rudder

in my hand and the sun sinking. To

you I offer my hull and the tattered cordage

of my will. The terrible channels where

the wind drives me against the brown lips

of the reeds are not all behind me. Yet

I trust the sanity of my vessel;

and if it sinks, it may well be in answer

to the reasoning of the eternal voices,

the waves which have kept me from reaching you.

Extrait de Meditations in an Emergency, de Frank O’Hara, éd.  Grove Press, 1957. Cote BGM : 820(73) “19” OHA F 7

Poète américain du 20e siècle, Frank O’Hara nous transmet une poésie de l’action et du temps présent.

Le poème est en ligne dans les bases de données de la BU : O’Hara, F. To the harbormaster. The American Poetry Review, 42, 24. 2013. https://search-proquest-com.rproxy.sc.univ-paris-diderot.fr/docview/1318553570?accountid=28979

Petit rappel : pour avoir accès aux ressources électroniques, vous devez préalablement vous connecter sur le site web des bibliothèques avec vos identifiants ENT.


 AU CAPITAINE DU PORT

Je voulais être sûr de pouvoir arriver jusqu’à toi ;

mon bateau faisait voile mais il s’est pris

dans quelque amarre. Je ne cesse d’accoster

et de décider de repartir. En pleine tempête et

au lever du soleil, les rouleaux métalliques de la marée

enlaçant mes bras insondables, je suis incapable

de comprendre les formes de ma vanité

ou bien je reste ferme à l’abri mon gouvernail polonais

en main, le soleil déclinant. À

toi j’offre ma coque et le cordale loqueteux

de mon vouloir. Les terribles chenaux où

le vent me pousse contre les lèvres brunes

des roseaux ne sont pas tous derrière moi. Pourtant

je sais mon vaisseau sain ; et

s’il coule, c’est peut-être bien en réponse

au raisonnement des voix éternelles,

les vagues qui m’ont empêché d’arriver jusqu’à toi.

Méditations dans l’urgence, de Frank O’Hara.

Traduction de l’anglais par Olivier Brossard et Ron Padgett,dans : 
O’Hara Frank. Méditations dans l’urgence . Joca seria, 2012. Cote BGM : 820(73)"19" OHA F 7
Les emprunts de livres sont à nouveau possibles, sur réservation.

Mode d’emploi “BU à emporter” ici.

A la Bibliothèque des Grands Moulins, les livres de Frank O'Hara et les études sur son oeuvre sont sous la cote 820(73)"19" OHA F

Merci à Christopher Alexander Kostritsky Gellert pour la mise en voix du poème. Christopher Alexander organise le cycle de rencontres Pourquoi lisons-nous à la Bibliothèque des Grands Moulins. En savoir plus sur les rencontres, ici

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