Pourquoi lisons-nous : Lire, délier

“Lire, lier, délier”

Rencontre avec Marik Froidefond (enseignante à l’Université Paris Diderot et poète) et Martin Rueff (enseignant à l’université de Genève et poète)

Jeudi 19 mars, à 19h, à la Bibliothèque des Grands Moulins

Rencontre organisée dans le cadre du printemps des poètes autour de La Jonction de Martin Rueff

 Dialogue avec Martin Rueff

Qu’on la dise irresponsable, élitiste, impuissante ou périmée, la poésie prête souvent le flanc aux malentendus et aux railleries. Pourtant elle persévère. Serait-ce l’indice que la poésie a (encore) quelque chose à nous dire, et nous quelque chose à recevoir ou à exiger d’elle ? À quel nous s’adresse-t-elle dans ses formes et ses phrasés singuliers ? Quelle attention attend-elle de nous ?

Ces questions, Martin Rueff les pose avec une acuité particulière dans son dernier livre de poésie, la Jonction (Nous, 2019), qui mêle et recompose le plus disparate, joint et disjoint les tons, les langues et les niveaux de langue. Dans un geste (ou une « logique ») qui mobilise toute la puissance pensive, sentimentale, mais aussi politique de la poésie, le livre confronte la multiplicité du présent blessé et des mythes, des corps et des souvenirs littéraires, jusqu’à faire remonter le sang sous la peau, jusqu’à entraver la gorge de cette « pelote de réjection » dont le lecteur doit à son tour se dépêtrer. Faut-il comprendre que ce processus de « métamorphoses » dont la poésie est le nom (ecchymose et enrouement compris) concerne autant celui qui écrit que celui qui lit ?

Martin Rueff est poète, traducteur, philosophe. Il est Professeur de littérature française à l’Université de Genève.

Il est spécialiste de Rousseau et de l’anthropologie morale des classiques. Il a contribué à l’édition des œuvres de Claude Lévi-Strauss et de Michel Foucault dans la « Bibliothèque de la Pléiade ». Il est également le traducteur en français de Carlo Ginzburg, Giorgio Agamben et l’éditeur des œuvres de Pavese, Calvino, Zanzotto et Jean Starobinski.

Corédacteur en chef de la revue Po&sie, il dirige chez Verdier la collection de littérature italienne “Terra d’Altri” et a consacré plusieurs essais critiques à l’œuvre de Michel Deguy. Il a publié plusieurs livres de poésie, dont Icare crie dans un ciel de craie (Belin, 2008) et la Jonction (Nous, 2019).

Marik Froidefond est maîtresse de conférences en littérature comparée à l’Université Paris Diderot. Elle est spécialiste de poésie et des relations entre la poésie et les arts (musique, peinture). Elle a consacré plusieurs études et collectifs à ces sujets (dont Que reste-t-il de la beauté ? avec D. Rabaté en 2016, Formes de l’action poétique avec D. Rumeau en 2017 aux éditions Hermann, Le Modèle végétal dans l’imaginaire contemporain avec I. Cazalas en 2014). Elle est également l’auteur de plusieurs catalogues d’exposition consacrés au peintre Gérard Titus-Carmel. Elle a publié un livre de poésie, Oyats (L’Atelier contemporain, 2019).

 

Avec la participation d’étudiant.e.s en master “Poésie, arts, politique: fabriquer des possibles”.

En partenariat avec la Mél (Maison des Ecrivains et de la Littérature)

 

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