Un peu de ciel et de poésie #17

DURANT DE LA BERGERIE, Les oeuvres poétiques. Ode

Découvrez la vidéo ici :

Extrait de : Les oeuvres poétiques du sieur de La Bergerie, chez Abel L'Angelier, Paris, 1594 
Lecture : Nicolas Iturralde
Réalisation : Karine Hulin
Production : Service Commun de la Documentation, Université de Paris, avril 2020

Ode

 Tandis que la France est armée,

Et qu’une guerre envenimée

Trouble son repos et le mien :

Le plus beau que je puisse faire,

Pendant que le vent est contraire,

C’est de ne me mêler de rien.

Je laisse rouler la tempête

La foudre passe sur ma tête,

S’il faut mourir, me voilà prêt :

A mon destin je m’abandonne,

Je veux ce que le Ciel ordonne,

Il faut vouloir ce qu’il lui plaît.

Le soin des affaires publiques

Rend nos esprits mélancoliques.

Binet, allons les rejetant :

Cherchons la paix entre les armes,

Les Muses ont assez de charmes

Pour nous rendre heureux et contents.

Cette belle ode de Gilles Durant de La Bergerie, adressée à son ami poète, Claude Binet (vers 15), est extraite de :  Les Œuvres poétiques du sieur de La Bergerie (f. 140-141).  Le recueil est en ligne   ici .

Le poème fera écho, pour certains, à notre situation de confinement.

Gilles Durant de La Bergerie, né à Clermont-Ferrand en 1554, est avocat au Parlement de Paris et connu dans la sphère littéraire comme un des auteurs de la Satyre Ménippée. Le ​volume 13 des Annales Poétiques. Delalain, 1779 nous donne quelques détails sur sa vie et son oeuvre.

Une notice sur ce “prolifique poète pétrarquisant” se trouve dans un livre de référence  : Dictionnaire des poètes français de la seconde moitié du XVIe siècle (1549-1615). [2], C-D / Jean Paul Barbier-Mueller. Droz, 2015. p. 796-805

Malgré les rares travaux universitaires sur l’auteur, cette ode est en ligne sur un site de poésie : https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/gilles_durant_de_la_bergerie/ode

L’ode est sélectionnée dans “Le livre d’or de la Poésie française : des origines à 1940”,  Pierre Seghers,  éd. Marabout Université.

Merci à Nicolas Iturralde, Raphaël Cappellen et Jean Vignes pour leurs recherches d’informations.

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